20 février 2012 – Népal : cela fait maintenant 6 jours que nous faisons un trek entre Muktinath et Pokhara. La recherche, l’observation et la photographie de l’avifaune du Népal est notre seul but. Nous sommes quatre : moi, Marianne mon épouse, notre guide Shankar Tiwari et notre porteur Bishnu. Dans cette portion de forêt la recherche de grives occupe toute mon attention, en particulier la Grive montagnarde, la Grive de Hodgson et la Grive de Dixon.
La première qui possède un bec démesuré est connue pour fréquenter les bords des ruisseaux. Je prospecte donc systématiquement tous les ruisseaux que notre chemin coupe. Après un nombre conséquent de ruisseaux, et le découragement d’un certain nombre du groupe, je découvre enfin notre première grive montagnarde. Vu l’aspect craintif de l’espèce je décide d’installer l’affût Tragopan à proximité du ruisseau, à un endroit où les berges boueuses semblent très favorables. Le reste du groupe poursuit vers notre point de chute à trois-quarts d’heure de là.
Au bout de deux heures, comme promis, je pars prendre le repas avec le groupe et décide de laisser l’affût en place afin que l’oiseau fidèle à son territoire commence à s’habituer à l’objet. Je suis confiant car l’affût, dans cette forêt, n’est pas visible du chemin de randonnée, même s’il n’en est pas très éloigné et les népalais sont un peuple très paisible. 2 heures après je suis de retour à l’affût mais… il a disparu ! Aujourd’hui, le jour de mon anniversaire comme d’un fait exprès, quel cadeau !
J’aurai pu imaginer cela partout mais pas là, dans une forêt népalaise loin de toute circulation et de tout trafic même pédestre ! Je passe un coup de téléphone à Marianne et à notre guide pour qu’ils aillent porter plainte au poste de police du hameau. Puis notre guide accompagné par Marianne se met à rechercher l’affût. Vu l’endroit où je l’avais installé, l’affût a été pris par quelqu’un qui n’habite pas très loin. Le porte à porte aboutit dans une ferme d’où s’en va un jeune garçon.
Son interrogation ne donne rien dans un premier temps puis l’enfant finit par avouer que son père a en effet ramassé l’affût. Notre guide a l’intelligence de lui donner une petite récompense afin de remercier sa bonne foi. L’affût nous est rendu dans sa housse entièrement replié, je me dis que ce népalais a eu une sacrée intelligence pour savoir comment le plier sans aucune explication. Ma joie est de courte durée…
En effet, quand je décide de déplier l’affût, je découvre des arceaux emmêlés et sortis en grande partie du tissu ! Il faudra dessertir tous les arceaux, les démêler, les remettre dans la toile de l’affût et les re-sertir. Après près d’une demi-heure de travail, l’affût est prêt à resservir. Mais affecté par cette histoire, qui s’est tout même bien terminée, j’abandonne l’attente pour la Grive montagnarde que je photographierais par la suite. En revanche, l’affût Tragopan me servira à immortaliser la Grive à grand bec, à l’aube, quelques jours plus tard !
Thierry Quélennec
(Sain-Renan -29)
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